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Arménie


Arménie

Barev tzez!


L'Arménie c'est une histoire qui commence mal mais qui finit bien!

 

 

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Le haut plateau qui nous conduit en Arménie marque la fin des dénivelés géorgien et commence un vent de face bien coriace. Nous abordons des monts pelés, pas un arbre pour nous protéger, impossible de planter la tente mais heureusement les ruines d'anciennes usines soviétiques nous servirons de paravent. C'est dans ce décor désolé que nous passons notre première nuit dans ce pays. Les petites saucisses à l'ail mangées en dernier repas géorgien commencent sérieusement à se transformer en indigestion pour Virginie. Nous descendons donc à Gyurmi trouver un hôtel et ingérer nos derniers Smecta! Régime coca-cola, riz blanc et bouillon de pâte. Yorgos souhaitant varier le menu s'offre des raviolis surgelés à la viande, et hop une belle intoxication alimentaire!
Les rôles d'infirmier s'inversent! C'est vidé de nos forces que l'on reprend la route vers Vanadzor. Les pauses s'imposent surtout que la chaleur est de la partie. Les arbres refont quelques peu leur apparition et une oasis nous tend les bras pour notre pause de midi. "Davaï, Davaï" c'était jusque là une joyeuse expression pour se mettre en route mais dans la bouche d'un "vieux con" qui vient nous voir ce jour là ça veut plutôt dire "dégagez de mon terrain et vite fait". On prend nos clic et nos clac et on déménage 100 mètres plus loin… C'est la première fois que l'on se fait virer d'un endroit, la fatigue aidant cela nous reste au travers de la gorge. Heureusement un couple nous rejoint plus tard et nous offrira sandwich, melon et pastèque avec le sourire… L'équilibre est restauré! même si celui de nos estomacs le sera encore moins!
Nous reprenons la route le long d'une rivière, et nous nous arrêtons dans un champ un peu avant la ville, Yorgos est blanc comme un linge et malheureusement les paysans du coin jouent de la lampe torche toute la nuit dans leur champ… on ne sait toujours pas ce qu'ils cherchaient mais l'on sait que ce n'est pas encore cette nuit là que nous nous reposerons.
On mise sur un resto pour reprendre des forces à Vanadzor et avaler les 25 km de montée qui nous attendent. La chance se remet de notre coté, le repas cette fois bien digéré nous trouvons un super bivouac dans les montagnes vertes et fleuries avec petit ruisseau à disposition.

 

 

 

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Après une bonne grasse matinée à la fraîche nous descendons jusqu'à Dilizdan! Nous y rencontrons un coupe de cyclo russe et un écossais fan de la petite reine et des tatouages. Pour mixer les plaisirs il c'est même tatouer un vélo en bois sur la jambe. Nous espérons retrouver ce couple russe à St Petersburg pour la suite de notre parcours.
Ayant du temps devant nous, nous quittons la route principale pour rallier Gosh où nous bivouaquons dans un resto en plein air, nous reprenons des forces pour la périlleuse journée qui nous attend. En effet 1200m de dénivelé pour passer la montagne qui dévoilera le lac Sevan. Pour se mettre en jambe, le bonus du monastère de Goshnavank qui nous offre une bonne suée mais de très belles images . La route empruntée est calme et silencieuse et cela nous fait du bien. On nous offrira de l'essence pour notre réchaud ainsi qu'une belle pastèque qui nous permettra de nous réhydrater suite aux litres de sueur supplémentaire qu'elle nous aura fait perdre. Nous arrivons vers 20H30 au point culminant de la montagne (2176m) en espérant admirer un beau couché de soleil sur le lac Sevan, raté… le soleil est déjà couché et encore d'autres montagnes nous cachent le lac… Soit! un bout de pastèque et au lit!
Le lendemain sera sans scrupule, farniente sur le bord du lac, on trouve un peu de viande et on fait de bonne réserve d'eau. Un joli petit coin et on se détend autour d'un barbecue.

 

 

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Le lac Sevan est la deuxième plus grande réserve d'eau douce après le lac Baïkal. à partir de 50m de profondeur l'eau y est potable. Sur les rives elle est fraîche et limpide, foisonnent crevettes et écrevisses. Le lac Sevan est à l'Arménie ce qu'est la Côte d'Azur à la France.
Plus au Nord du coté de la ville de Sévan, les hôtels de luxe et les infrastructures fleurissent, alors que la partie Est est complètement déserte. La route y est pleine de pansements ce qui nous vaut de bonne partie de slalome. Une autre journée autour du lac sur la rive Ouest et nous râlions Erevan la capitale du pays. Nous quittons peu à peu la fraîcheur du lac pour descendre dans le four de cette grande ville. La verdure s'estompe. Une douzaine de km sans un coup de pédale nous y dépose. Sur la route nous croisons un cyclo japonais chargé comme une mule, mais qui roule sur sa bicyclette depuis 5 ans maintenant (total respect).
Dans la périphérie de la ville nous fêtons notre première crevaison sous le regard des badauds et des bricolos du dimanche qui pensent toujours mieux faire. En une demi heure la roue arrière de Yorgos est réparée, une petite rustine fera l'affaire. On tombe rapidement sur une bonne auberge de jeunesse où le personnel se plie en quatre pour nous, le temps qu'un ami nous rejoigne. Nous passerons ensuite une semaine ensemble et seront hébergés chez les parents d'une amie qui habitent au centre de Erevan.
Nous découvrirons la ville et ses alentours en leur compagnie. une première virée au monastère de Kesharis où se trouve également un téléphérique pour les sports d'hiver qui nous permet d'avoir une belle vue sur les plaines alentours, avec le lac Sévan au loin. Une deuxième virée en direction du mont Aragat (4090m) au Nord de Erevan, où l'on visite château et église dans un contexte magnifique.

 

 

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Un orage écourte la ballade mais nous rafraîchit. En chemin nous visitons une église superbe aux multiples kashgars (croix en pierre) sculptés avec finesse qui ornent les façades. Une partie de l'église date du 7eme siècle, le reste du 11eme. Elle est au bord d'un grand canyon où jaillit une cascade impressionnante.
Nous troquons nos vélos contre des sacs de randonnés et partons 4 jours autour de la réserve de Garni (Sud Est de Erevan). Nous commençons par Gekhard, le complexe monacal est en parti construit dans la roche. Nous parcourons à pied la vallée qui nous amène jusqu'à Garni. C'est sur les flans de cette vallée que nous bivouaquons dans un verger à l'ombre de grand noyer, nous cueillons prunes et mirabelles. Benjamin s'aménagera un petit bassin dans le ruisseau pour le bain. A Garni se trouve le seul temple païen sur le territoire de l'ancienne union soviétique , il date du 1er siècle avant JC, il est très bien restauré et surplombe différentes vallées. En contre bas s'étendent les magnifiques orgues basaltiques que l'on appelle aussi Symphonie of stones.

 

 

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C'est au creux de cette vallée que nous plantons la tente sur les bords de la rivière Azat. Pas de bain pour cette fois, nous trempons les pieds pour se poser de l'autre coté, mais les rives sont trop polluées pour donner envie d'y barboter. La suite de la randonnée se fera de l'autre coté de la vallée. Nous entrons dans la réserve (payante) de Kosorov pour rallier le site de Havuts tar. Il dégage beaucoup de charme, dans l'ancienne église, toutes les générations ont laissé leurs marques, que se soit des dessins de chevaux du 12ème S ou du 21ème. Nous arrivons à planter nos tentes (gratuitement) dans le site aménagé du parc national. Un ciel formidablement étoilé et quelques bières accompagnent la soirée. De retour à Yerevan en bus nous visitons les "Cascades", un immense escalier ponctué d'oeuvres d'art modernes et de fontaines sculptées. Les motifs sont traditionnels mais l'ensemble et résolument moderne.

 

 

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On se rend compte qu'il fait vraiment bon être français en Arménie. Notre nationalité est un passeport aux sourires et à la causette. "D'ou tu viens?" et souvent la première question que l'on nous pose. Ici plus qu'ailleurs, notre réponse déclenche une sincère affection. Rien à voir avec le mythe du fast  parisien. La France est l'un des seuls pays à reconnaitre le génocide arménien. Il ne s'agit pas pour eux de récupérer leur terres ou leurs nombreux morts mais seulement que l'histoire soit rétablie. Nous remarquons que lorsqu'ils nous parlent de leur guerre, ils n' expriment pas de grieffes envers les autres pays mais seulement de la tristesse pour ce qui s'est passé. Et même si les russes leur ont joué des sales coup lors des guerres avec l'Azerbaïdjan, il reste fière de leur passé soviétique. C'est d'ailleurs  en partie parce qu'ils soutenaient la Russie que la Turquie s'est acharnée contre eux. Le monument du génocide est assez parlant à ce sujet, deux tours représentent l'Arménie, une petite à l'intérieure du site et une grande à l'extérieure symbolisant le fait que la majorité de leur pays est ailleurs. Mère Arménie est une grande Statue qui surplombe la ville regardant vers la Turquie. Lourdement armé elle prend la place de la statue de Staline dans les années 50.
Ce séjour en Arménie nous aura permis d'approcher sans vraiment comprendre ce passé soviétique qui subsiste, moins présent qu'en Géorgie mais loin d'être effacé pour autant… Mais c'est un tout autre monde qui nous attend, de nouvelles questions et de nouvelles découvertes car l'Iran nous tend les bras.

Incha hala…

 

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(Ne vous fiez pas à la virtualité temporelle d'internet, nous postons cet article depuis Dubaï où l'on est d'ailleurs en l'an de grâce 1435, ce matin on était en Iran en 1393, donc finalement notre vision du temps est totalement arbitraire!)

 

Maintenant que nous sommes libéré de la censure que le gouvernement exerce sur l'internet irannien, vous découvrirez prochainement l'article sur l'Iran... en attendant les photos arméniennes sont ICI

 

On vous embrasse fort, on espère que tout le monde aura passé des bonnes vacances!


02/09/2014
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