cyclorama.blog4ever.com

cyclorama.blog4ever.com

Carnet De Voyage


Interview sur Radio Village FM

da899b4f6aecd3b25897ae28f89b2f5e_L.jpg

 

Xavier de radio village FM nous a proposé une interview concernant notre voyage, c'est donc avec plaisir que nous avons répondu à sa demande et ça donne CA!

 

Bonne écoute

 

 


26/11/2015
1 Poster un commentaire

Allemagne, Hollande et Belgique ou les derniers kilomètres

7.jpg

 

Nous voici de nouveau en Allemagne après avoir sauté d'îles en îles au Danemark et déjà les températures se sont réchauffées car nous sommes maintenant mi-avril. Etrangement le passage de frontière Danoise-Allemande déclenche chez Virginie une douleur au genou droit. D'un côté le genou gauche avait déjà donné en Italie au début du voyage si vous vous souvenez, alors pourquoi pas le genou droit maintenant…


Nous prenons donc un train qui nous emmènera jusqu'à Kiel, ville où nous attend une famille de warmshower prête à nous recueillir. La famille c'est agrandit et des jumeaux de 6 mois occupent l'espace temps du jeune couple. Nous parlons voyage et enfant, enfant et voyage! et savourons ces moments familiaux un jumeau dans chaque bras.

 

1.jpg

 


Nous hésitons sur la route à prendre, rallier Hamburg pour prendre un train plus tard afin de soulager le genou de Virginie, continuer par la campagne et éviter les grosses villes allemandes… c'est la deuxième option que nous choisissons et nous voici à pédaler dans la campagne en se disant que ce genou n'a qu'a bien se tenir et en buvant un peu plus d'eau aussi pour les articulations.

Les journées sont paisibles, nous traversons l'Elbe en ferry entre les villes de Glückstadt et Wischafen. Nous ne souffrons toujours pas des dénivelés inexistants et le vent se calme enfin un peu. Cela faisait depuis le début du mois d'avril que nous passions nos journées à aller contre le vent. Quand cela s'arrête ça détend un peu l'atmosphère.
Qu'il est doux de pédaler, le mouvement occupe l'esprit, le maintien en vie, le rend alerte. L'infini devant nos yeux, le regard flotte dans cet espace, à l'affut de tout ce que compose la nature. Un mouvement de nuage, un oiseau ou un lapin qui gambade nous émerveille.

 

8.jpg

 


Nous trouvons des campements dans les bois aux abords des villages. Nous baignons dans une ambiance encore très fraîche et humide qui nous tombe sur le dos en soirée. Mais c'est à ce moment là que nous observons les biches, faisans, lapins qui sortent vaillamment à l'orée du bois lorsque le soleil décline et que le danger semble s'éloigner car chacun rentre de ces occupations journalières dans son foyer chaud et douillet. Nous nous sentons en communion avec la nature lors de ces soirées d'observation dans les forêts allemandes. Ce sont des moments simples et beaux.
Notre rythme de soirée est un peu plus détendu à la sortie de l'hiver, en effet les journées s'allongent et nous ne sommes plus emmitouflés dans nos duvets à 18h00, ce qui permet quelques libertés.

 

9.jpg


Nous arrivons par le Nord Est en Hollande du côté de Leer et Oldenburg. Nous suivons des canaux qui forment un réseau dense dans tout le territoire hollandais. La densité de population est plus élevée et nous avons désormais plus de peine à trouver des coins tranquilles et reculés pour camper, plus nous nous rapprochons d'Amsterdam et plus cela s'avère vrai. Mais l'équilibre est maintenu avec une compensation du nombre de camping qui lui semble plus élevé, ou bien y faisons nous plus attention… toujours est il que nous nous rabattons sur ces campings et savourons la douche chaude qui en découle.
En Allemagne nous trouvions des structures gratuites pour camping-car et la zone douche et vaisselle s'offre à vous pour un euro, royale!. Cela nous permettait de donner un coup de propre à nos habilles et à nos corps d'athlètes frileux qui se laissent moins faire face à la bouteille d'eau température ambiante.

Un jour où nous nous offrons le luxe d'une petite mousse en terrasse dans une bourgade hollandaise, un voisin de table reconnait notre locution française et nous invite chez lui, soit en haut du bar où nous avons gouter des harengs frais trempés dans de la ciboulette, un régal.
Après cette soirée en compagnie de notre compatriote fan de Franck Zappa nous reprenons nos destriers pour se confronter à un temps maussade. Ce qui met rapidement un coup au moral. La pluie et le froid nous renferment sur nous même. L'espace semble se compresser et pèse sur nos épaules. Nous nous sentons contraint en plus d'être détrempé.

 

2.jpg

 


Mais nous continuons et finalement nous voici à Amsterdam. Et comme il y a toujours une bonne nouvelle qui enlève le voile gris sur nos épaules, la ville célèbre l'anniversaire du roi. La ville est orange, les rues sont festives pendant un week end gonflé comme la population. Les canaux sont remplis de barques  où s'improvisent des dancings flottants. Durant trois jours nous profitons de ces festivités et rentrons le soir au camping où nos jeunes voisins jouent les prolongations. Finalement nous nous étions habitués à un voisinage forestier plus silencieux.
Nous repartons direction Sud Ouest pour rejoindre la côte et éviter Rotterdam. Nous aimons les villes mais apprécions également l'isolement, le calme et nos voisins les animaux de la forêt. Nous suivons Leiden, puis Den Haag en dormant dans des campings ou dans les fourrés aux abords des plages du Nord.

 

3.jpg

 


Cet emplacement au bord de la plage avait été choisi minutieusement pour éviter un maximum de passage. Cela tombait bien, c'est un cul de sac qui se termine par un monticule (unique dénivelé du coin) pour observer le paysage sablonneux. Nous évaluons le terrain avant de tout déballer et nous ne sommes sollicités du regard que par les lapins qui creusent leur terrier dans le sable des dunes voisines. Tout nous indique que nous serons tranquille ici. A peine la tente montée qu'un groupe d'enfant débarque pour aller jouer avec les lapins. Ils ne nous dérangent pas car ils se fichent de savoir que deux cyclistes aient choisi de disposer de ce carré de sable pour la nuit. C'est lorsqu'une voiture de patrouille s'arrêtera vers les vélos des gosses que nous retenons notre souffle, un arbuste plus gros que les autres nous dissimule à leur regard s'ils n'y prêtent pas trop attention. Trois gouttes de sueur plus tard la voiture s'éloigne. La soirée se termine avec un groupe de sportif motivé par leur coach pour monter descendre le monticule et faire des exercices sur les barres d'attaches des vélos. Décidément notre choix aura été judicieux pour assurer notre discrétion… toujours est il que la nuit tombe et la pluie avec, nous sommes bercés par les encouragements du coach, sans trop de scrupules car nous avions déjà fait notre part pour la journée.

 

4.jpg


Une série de pont et un ferry plus tard nous voici vers Brielle, notre choix de route après longue hésitation est de traverser par le Nord, avec un franchissement de trois îles puis une presqu'île pour rejoindre la terre ferme et les derniers kilomètres carrés hollandais. Le vent revient nous tenir compagnie sur ces espaces de bord de mer. Nous trouvons des réserves naturelles pour logis et observons le printemps mettre au monde tous ces petits oiseaux, et mammifères. Nous suivons l'évolution de ces boules de plumes et de poil ébouriffés et maladroites au fil des kilomètres.
Mais malgré ces environnements charmeurs le moral est un peu dans les chaussettes. Nous nous rapprochons de la France et à défaut de ce que l'on aurait plus croire en entreprenant ce voyage nous sommes pressés de rentrer. La motivation n'est plus là lorsqu'il s'agit de rentrer quelque part à vélo plutôt que de voyager à vélo. Le vélo n'est pas le moyen le plus rapide pour franchir des kilomètres lorsque l'objectif principale devient le retour.


Nous poussons jusqu'en Belgique qui n'est plus si loin. Nous passons la frontière sans trop nous en rendre compte, à part peut être les pistes cyclables qui ne sont plus aussi distinguées. Le but du jeu est de rejoindre Oostende où la soeur de Virginie, son copain et sa nièce nous retrouve pour quelques jours de vacances en famille.

 

 

2.jpg

 


Nous voici sur place et une pluie comme jamais nous accueille, nous avions prévu de camper et le ciel se dégageant par la suite nous tenons nos promesses. Après ces journées à la plage et à Brugges nous commençons à lorgner avec insistance la voiture que nous imaginons assez bien avec un porte vélo à l'arrière. La pluie reprend et nous n'avons pas envie de voir notre famille s'éloigner pour se retrouver avec notre cape grise et maussade sur les épaules. La décision se prend assez rapidement et le sentiment de déception de ne pas TOUT faire à vélo s'envole bientôt lorsque nous reconnaissons la maison familiale et que nous posons nos sacoches pour de bon.
Nous faisons donc la surprise à nos familles respectives avec ce retour un peu précipité, sans se rendre compte vraiment que ce voyage est terminé.

 

Berlin-Brugge b.jpg

 


Nous sommes rentrés un an, un mois et jour après notre départ et pourtant nous ne nous rendons pas vraiment compte encore de ce que l'on a vécu… il ne nous reste plus qu'à relire les articles précédents.



Merci de nous avoir suivi et encouragé tout au long de ce voyage!


 



28/06/2015
5 Poster un commentaire

Le Danemark

1b.jpg

 



Nous quittons l’île allemande de Rugen pour nous diriger vers la Suède grâce à une liaison en ferry qui nous déposera au sud du pays.
Nous attendons au port de Sassnitz près d’un ancien duty-free, nous y entrons en pensant faire des réserves de nourriture avant les pays scandinaves au cout de vie plus élevé. Mais il n’y a ici que de l’alcool et tous les suédois remplissent le coffre de leur voiture à ras bort de cartons de bouteilles en tout genre. On comprend maintenant pourquoi il est interdit de fumer dans le parking du ferry…

La suède sera une escale très courte sur notre chemin. Nous passons par là uniquement pour nous rapprocher de Copenhague.
Une fois accosté au port de Trelleborg en territoire suédois nous avons le temps de traverser quelques villages et de ressentir l’ambiance avant de passer en zone danoise.
Dans ces villages les maisons sont réparties comme dans un camping, on croise même un village qui porte ce nom, chacune des habitations a son emplacement séparé par des petites allées vertes et tranquilles, la présence de l’eau donne un air de vacances permanent.
En fin de journée nous nous engageons dans une zone plus végétalisée pour essayer de trouver un bivouac en cette fraîche nuit d’avril et c’est dans une réserve au bord de la mer que nous découvrons notre premier shelter (abris).

 

 

2.jpg

 


Un petit abris en bois avec terrasse aménagée par des bancs qui forment un U autour d’un foyer pour un feu de bois avec grille de barbecue intégrée. Le luxe des buches coupées au sec avec papier journal à disposition nous ravis. Les pays scandinaves ont la bonne initiative de répartir ces merveilles un peu partout. Ils sont parfois un peu difficile à trouver, mais cela garanti notre tranquillité et rend leur trouvaille encore plus agréable.
Cet abris tombe à point nommé car la température devient plus saisissante et le soleil décline. Les abords de mer sont plutôt marécageux avec des zones de tourbière à la terre bien noire et plutôt souple voir liquide. Virginie enfoncera sa chaussure dans l’une d’elle jusqu’à la cheville et s’efforcera de la faire sécher au dessus du feu du soir en la suspendant au bout d’un bâton tel un chamallow.    
Malgré le feu de camp et le plancher qui nous surélève du sol nous souffrons du froid soufflé par le vent et de l’humidité ambiante. Depuis notre tente nous apercevons le grand pont qui relie Malmo (Suède) à Copenhague (Danemark). Il est entrecoupé de nombreuses éoliennes sur l’eau. Nous le prendrons le lendemain en train pour rejoindre la capitale danoise.
Une fois le pont passé, nous pédalons de nouveau en direction du centre ville et admirons les nouveaux quartiers sud à l’architecture moderne et dynamique. Nous allons passer quelques jours pour découvrir cette ville. Nous savions que les prix seraient élevés mais nous sommes restés bouche bée devant une auberge de jeunesse annonçant une chambre double pas à moins de 100 euros. Remis de nos émotions nous trouvons un dortoir un peu plus loin pour deux nuits notre porte monnaie tout amaigri.
Nous essayons d’être efficace et parcourons assez rapidement la ville en vélo. Nous tombons vite sous le charme du centre ancien où la vieille brique prédomine mélangée à des façades multicolores. Les bâtiments sont nobles et sophistiqués. Les canaux structurent le plan de la ville, des vieux loups de mer réparent leur fidèles voiliers sous l’oeil amusé des touristes.

 

 

3.jpg

 



Une autre spécificité qu’il ne faut pas manquer c’est le quartier Christina. Une zone de non-droit qui a été rachetée à la ville par les hippies. Pas de règles ici que ce soit sur le plan architectural et urbain, qu’en matière de produits autorisés à la vente. Les stupéfiants circulent aussi librement que le sont les résidants de Christina. Des magasins, une école et un lac bordé de maisons où l’imagination des propriétaires est sans limite, constituent cette communauté qui inspire et donne un bel exemple d’une société alternative (les photos étant prohibées là-bas si vous voulez le voir, il faudra y aller.)


C’est dans un esprit de liberté que nous nous attaquons au Danemark en faisant cap au Sud vers les îles. La météo guide nos destinations et aller plus au Nord de Copenhague au mois d’avril serait encore trop tôt. Nous longeons la côte Est et profitons en premier plan d’un paysage vraiment préservé magnifié en arrière plan par la côte maritime.
Les alentours de Rodvig sont aménagés en promenade reliant des anciennes carrières, des vieux phares et des falaises de calcaires. La nature est laissé à l’état sauvage et c’est un plaisir de camper au milieu de ces sites où le calme règne, il est simplement ponctué par le salut de quelques pêcheurs et le cris des oies migratrices qui dansent par centaines dans le ciel.

 

 

4.jpg

 


Les ferrys et les ponts nous permettent de sauter d’île en île, Sjaelland, Falster, Lolland, Langeland, Fyn et enfin Als.
Les îles se ressemblent et sont plutôt plates, c’est le vent qui change tout le temps de cap. Nous apprécions le paysage de ces belles journées de printemps, la végétation nous plait particulièrement, beaucoup de petits étangs jonché de tiges de chaume qui constituerons les toitures des maisons traditionnelles.
Nous seront accueillis dans plusieurs familles warmshower. Nous commençons à avoir l’habitude mais la communauté cycliste au Danemark étant nombreuse et variée, les rencontres que nous ferons seront parfois diamétralement opposées. Un soir nous serons hébergé chez une famille n’étant pas cycliste pour deux sous, mais soutenant joyeusement la cause et nous accueillent royalement dans leur univers café, clope, tatouage et rotweiller. Le lendemain soir nous sirotons un vin rouge dans de grand verre, chez un couple danocanadien  au milieu de leur grande maison blanche au design sophistiqué et épuré. Nos vélos dorment en bonne compagnie dans un garage avec canoës, vélos, ski et voile de kite-surf. Ces différents moments sont riches en expériences, et peut être grâce au voyage nous prenons plaisir à nous fondre dans chaque situation.
Notre dernière nuit dans ce pays sera aussi sous le signe de l’hospitalité.

 

 

5.jpg

 

 

Cette fois ci inattendue, car c’est en demandant de-ci de-là où nous pourrions trouver un shelter pour la nuit que nous sommes invité chez une dame. Le courant passe bien, en peu de temps, son mari est grec c’est donc un plaisir pour Yorgos de boire du café et de manger du miel fraichement importer. C’est à regret que nous partons le lendemain pour passer la frontière allemande.
Le Danemark a été une belle découverte, mais c’est avec plaisir que nous retrouvons les prix bas allemands.

 

Très prochainement, le suivant et le dernier article des louloutins!!

 

6.jpg


 
 


 
 
 
 
 
 

08/06/2015
0 Poster un commentaire

Allemagne

Retour en terre inconnue

 

 

2.jpg



Nous avons une escale à l'aéroport de Doha et pendant les neuf heures d'attente qui nous sont impartie nous avons le temps d'observer comme un melting-pot des différentes cultures que nous avons pu rencontrer. Une bande d'indonésien avec leurs chemises et jupes colorées voir bariolées se prépare pour un pèlerinage à la Mecque, des émirats se baladant avec leur faucons sur le bras dans les couloirs de l'aéroport, des chinois qui remplissent les espaces fumeurs, et des européens avec leur marcel à l'effigie d'une bière, shorts et sandales (plus chaussettes) et l'appareil photo qui pend encore autour du cou. Mais nous voici faisant la queue au milieu de personnes blanches ou rouges de coup de soleil, plutôt grand aux cheveux clairs, quelques bonnes bedaines et de magnifiques moustaches, vous l'aurez deviné (ou pas) nous sommes en partance pour l'Allemagne ou plus précisément Berlin.

 

1.jpg

 

Nous passons trois semaines chez les copains en cure de remise à niveau de notre taux de lactose. Dès le deuxième soir nous voici plongé dans l'ambiance nocturne berlinoise en assistant à un live grandiose de nos amis dans un club (le "Prince Charles"). Nous pédalerons dans tous les grands parcs de la ville, celle-ci est agréable à parcourir car elle donne le sentiment d'être peu dense, ces automobilistes sont calmes et polis en laissant la priorité aux vélos. Même si c'est un supplice pour nous d'attendre à tous les feux rouges alors qu'il n'y a personne sur la route.

 

3.jpg

 

Nous nous sentons comme à la maison, c'est calme et vivant et il est bon de retrouver des amis et de rigoler ensemble. Un grand merci à eux pour ces bons moments. On traine un peu la patte pour se remettre sur nos vélos, surtout que la météo n'est pas chouette du tout. On se décide tout de même à décoller un lundi comme un début de semaine. Et là on s'aperçoit que les bagages avant de Virginie ne tiendront pas sur son vélo, ses portes bagages ayant été méticuleusement démontés et volés. Soit, Berlin est rempli de magasin de vélo et en fin de matinée nous voilà avec un nouveau porte bagage et un trou dans le porte feuille. En un an rien ne nous aura été dérobé, comme quoi les a priori sur les pays qui craignent sont à revoir…
Quitter la ville est plutôt facile et la route est surtout plate mais le climat ne nous facilite pas la tache. Nous pédalons en direction du Nord et faisons face à un vent costaud et glacial, nous sommes en pleine giboulée. Le premier jour nous avons un orage de grêle et au petit matin dans les sous bois allemand, c'est en igloo qu'aura été transformé notre tente pendant la nuit. Tout est blanc, quelques rayons de soleil entre les averses et la grêle, nous réchauffent le bout des doigts.

 

2.jpg

 

 

Le vent quand à lui perturbe vraiment notre manière de pédaler, tous les cris de guerre de Virginie ne les calmeront pas lorsqu'il nous envoie au talus. Une chance il nous envoi du bon côté de la route. La deuxième nuit nous trouvons un endroit avec des monticules de terre pour nous abriter un peu, nous sommes tout proche de ruches d'abeilles, l'apiculteur passera dans la soirée pour être sur que l'on ne lui volera rien. Puis il reviendra avec sa femme pour discuter et nous apporter du thé chaud et des sandwichs, miam!
Le lendemain une dame ayant pitié de voir Virginie trembloter devant un supermarché nous invitera à dormir chez elle, manger et prendre une bonne douche. Nous apprécierons l'hospitalité chaleureuse et la gentillesse de cette dame et de son petit garçon qui nous aura battu au Uno.

 

3.jpg

 

 

Le lendemain c'est chez un autre hôte que nous allons dans la ville de Greisfiald, chez Richard un collègue warmshower, un jeune étudiant très malin et sympa. Nous doutons de la route à prendre et il nous confortera dans l'idée que nous avait déjà donné JB, nous nous rendons sur l'ile de Rugen. Arriver vers la mer améliore considérablement le paysage. La campagne parcourue auparavant était agréable mais très cultivée, cela nous fait plaisir de retrouver le piaillement des oiseaux qui se disent bonne nuit. Nous voyons aussi beaucoup de migrateur, comme des grues, des oies et des cigognes qui comme nous rentrent au pays. La mer apporte une petite touche de vacances,

 

4.jpg

 

 

l'ile de Rugen est d'ailleurs très prisée des allemands et des suédois, il faut dire qu'elle est vraiment belle et bien aménagée.
Nous dénichons des bivouacs sympa au bord de l'eau, les nuits sont encore sacrément fraiche et nous faisons des feus chaque soir pour nous réchauffer et nous dormons souvent tout habillé. Autant dire que quatre jours sans douches ça commence à sentir le renard fumé. Après avoir fait un petit tour sur la côte nous prenons un ferry pour la suède et nous pouvons admirer les grandes falaises calcaires de Rugen.

 

5.jpg

 

 

Après six mois en Asie nous nous sentons vraiment dépaysé en Allemagne, nous étions déjà venu à Berlin mais les choses auxquelles nous ne prettions pas attention auparavant nous sautent aux yeux maintenant. Nous nous sentons dépaysé ici autant que lorsque nous sommes arrivé en Chine. Nous sommes sur le chemin du retour mais n'avons pas encore l'impression d'être rentré. Nous profitons de chaque instant et le voyage continue.

 

 

6.jpg




 

 


26/04/2015
1 Poster un commentaire

Chine

La Chine

La censure chinoise nous ayant brimée nous voici plein d'entrain pour vous raconter nos deux mois en Chine, alors installez vous confortablement… Si vous êtes à la maison faites vous un bon thé chaud, si vous êtes au boulot va falloir la jouer discret!

 

 

2.jpg




A la sortie de la Thaïlande et du Laos nous mettions beaucoup d'espoir sur la Chine pour nous redonner de l'élan, et bien nous n'avons pas été déçu. Ce qui a facilité les choses c'est la rencontre de Matthieu et Laura, couple suisse (cyclonaute) quelques kilomètres avant le passage de frontière Laos-Chine. Nous n'avions pas pédalé avec des cyclos depuis la Turquie et cela fait du bien de partager ses joies et ses doutes avec des personnes qui vivent la même chose.Nous passons donc la frontière à Boten sans encombres, avec une facilité déconcertante. La première ville chinoise que l'on rencontre préconise déjà un changement radical, de longues avenues bordées de végétation bien entretenues avec des lampadaires à panneaux solaires, de grands bâtiments flambants neufs ou en construction, des magasins de partout et plein de banques où nous n'arrivons pas à retirer de l'argent. Nous trouvons le moyen de faire du change au black histoire de pouvoir tout de même se nourrir et c'est là que débute un des grands plaisirs de la Chine: la bouffe! Nous commençons en douceur avec une bonne soupe de nouille et du tolu grillé, le goût est délicieux et les proportions sont copieuses, pour une somme toute à fait modique.

 

 

1.jpg

 


Même les toutes petites épiceries des villages sont bien achalandées. Quel plaisir de retrouver une telle variété de biscuits si bons, ça parait pas grand chose comme cela mais ça aide beaucoup pour le moral. Notre première nuit en chine se fera sous la tente, on essayera d'alterner avec l'hôtel, environ une nuit sur deux. Nous trouvons un coin sympa au bord d'un ruisseau au milieu des jardins. Un papy et sa femme viennent entretenir le leur et ne semble absolument pas surpris de notre présence mais tout de même curieux de notre réchaud et verrait bien quelques bout de son colza dans notre omelette.

Nous passons la soirée à discuter autour d'un bon feu et de chamallows grillés. Nous ne sommes pas étonnés de voir des lumières s'allumer sur l'autoroute lorsque nous allons nous coucher mais nous seront carrément surpris lorsque de la musique fait son apparition et dure jusqu'au petit matin. En effet on ne sait pas si c'est pour maintenir le conducteur éveillé mais cette portion d'autoroute diffuse de la variété chinoise toute la nuit.

Le bruit fera désormais partie des caractéristiques de la Chine, ainsi commence notre parcours au Yunnan à quatre. Nous pédalons une dizaine de jours ensemble et renouvelons aussi fréquemment que possible ces petits bivouacs autour du feu. L'un d'eux célèbre les trente ans de Virginie qui n'aurait jamais imaginé le fêter en Chine dans un tel environnement.

 

 

2.jpg




Nous pédalons sur des petites routes qui bordent les grosses, nous zigzaguons entre les piliers de ces grandes autoroutes qui tracent une ligne droite dans le paysage, nous slalomons sur ces anciennes routes qui montent et descendent des montagnes tellement nombreuses qu'elles n'ont ni queue ni tête. Nous n'arrivons jamais à distinguer d'où l'on vient et où l'on va. Même si on grimpe tous les jours les pentes sont douces et agréables. Nous découvrons petit à petit l'agriculture chinoise. On commence à comprendre un fait fondamental que nous remarquerons tout au long de notre voyage ici, dans cette empire du milieu il n'y a pas de juste milieu. Les cultures sont soient des petits potagers variés et familiaux, soient d'immenses plantations d'une seule essence. Quand on dit immense c'est des centaines de kilomètres carré recouvert d'hévéas ou de bananiers. Nous avons le sentiment de traverser des petits villages ou des grandes villes, de voir de gens soient pauvres soient riches, et dans nos échanges avec la population les gens sont soient adorables soient détestables. Ils se mettent en quatre pour vous aider ou nous envoient bouler d'un geste de la main. Certes il existent des personnes agréables et des gens antipathiques dans tous les pays, mais ici les différences sembles plus marquées. Quoiqu'il en soit, ils ne chiquent pas un mot d'anglais et ils pensent tous que nous pouvons comprendre le chinois. Lorsque nous ne le comprenons pas à l'oral, ils nous l'écrivent (en chinois) pensant que ça ira mieux! Au début on trouvait cela débile mais on a compris ensuite qu'ils faisaient la même chose entre eux. En effet il y a tellement d'ethnies dans ce pays, toutes ont un langage propre mais l'écriture reste nationale.

 

 

1.jpg

 

 

 

Notre petit dictionnaire de mandarin nous aura été bien utile.

Il nous arrive aussi parfois de faire semblant de ne pas comprendre ce qu'ils nous disent comme lorsque la route est barrée à cause de travaux et qu'ils souhaitent que nous attendions la fin de la journée pour nous y engager, nous nous y engageons tout de même et laissons le conducteur des travaux brailler derrière nous. Les pelleteuses aplanissent le sol pour que nous puissions passer ou s'arrêtent d'arracher des rochers de la falaise pour que nous ayons le temps de décrocher nos sacoches des vélos et porter le tout en sautillant sur les rochers jonchant le sol pour atteindre la fin des travaux dix kilomètres plus loin. Nous nous arrêtons éreintés dans une petite ville et nous nous requinquons avec un bon festin.


La nourriture reste le plus facile à commander car il y a en général un grand frigo vitré dans la salle qui contient tous les éléments du jour. Il suffit de pointer du doigt ce que l'on désir et ils nous le préparent. Mais il est bon de préciser la préparation que l'on souhaite sous peine de se retrouver avec un saladier contenant un poulet entier découpé flottant dans une soupe. Si vous voulez faire plaisir à votre voisin, offrez lui la patte! Les chinois raffolent de cette partie du poulet, on en trouve partout tout le temps et sous toutes les formes. C'est aussi l'un des symboles de leur culture, le dragon qui représente la puissance chinoise est composé d'un corps de serpent, d'une tête de cheval et de pattes de poulet. Du serpent aussi nous en avons mangé, baignant dans du sang de boeuf et comme c'était offert nous n'avons pas osé refuser. Etant invité par une bande de jeunes que l'on a croisé au sommet de l'un des plus gros col de notre voyage, et ayant grimpé 1300m dans notre journée, il est vrai que nous avions un petit creux. Ils nous ont escorté tout au long de la descente pour être sur que l'on ne rate pas leur maison. On a été accueillit avec un bon verre d'eau chaude, quelques fruits et un paquet de cigarettes. Ils nous préparent ensuite un bon festin et arrose le tout d'une bonne centaine de photos avec toute la famille. Au moins ils nous demandaient notre accord pour nous prendre en photo, contrairement aux autres paparazzis qui sans discrétion nous mitraillent pour nous montrer à leur copain, ou nous poster sur QQ (le Facebook des chinois).

 

 

3.jpg

 

 

La plus part d'entre eux n'ont jamais entendu parlé de Google ou de FB. Contrairement à l'Iran où la censure était détournée ici les gens la respectent et respectent la loi. Les enregistrements dans les hôtels sont scrupuleusement respectés et s'ils ont la flemme de nous enregistrer ils nous refusent carrément. Finalement c'est à partir de la zone touristique du Yunnan que trouver un hôtel deviendra plus difficile. C'est à partir de Dali que nous croisons les premiers étrangers en Chine et que nous ressentons le poids du tourisme de masse même s'il est essentiellement chinois. Le jour d'avant nous étions passés à Weichan, cette petite ville pittoresque à l'architecture et l'urbanisme traditionnels. Des petites ruelles bordées de maisons aux toitures typiques, des tuiles arrondies et les extrémités du faitage remontant vers le ciel. Des restaurants et des boui-bouis occupent les lieux dans cette ville calme et vivante. La vieille ville de Dali était surement très belle mais devant l'afflux des touristes nous avons préféré longer le lac avec nos vélos. Ne pouvant trouver un bivouac sur les berges nous continuons notre route et nous installons sur les pans d'une montagne dans une forêt d'eucalyptus. Nous avons donc jusqu'à Lijiang, un autre haut lieu du tourisme mais qui renouvelle les visas en trois jours seulement. Car voici déjà un mois que nous pédalons en Chine. Le paysage aura évolué des forêts tropicaux au climat continental.

 

 

3.jpg

 

 

Virginie qui avait bien ressentie l'absence de l'hiver et bien contente de renfiler sa doudoune et nous apprécions les couvertures chauffantes qui ont remplacé les ventilos. La ville de Lijiang propose de nombreuses activités alentours mais nous n'en feront aucune à cause de cette fâcheux manie des chinois à faire casquer tout ce qui est un minimum intéressant. Nous passons notre temps à flâner dans l'ancienne ville qui est certes très touristique mais qui n'en est pas moins jolie. De jeunes chinois nous montrent un passage secret qui permet d'accéder gratuitement à l'immense pagode qui surplombe la ville. Nous pédalons jusqu'à Baisha, un village encore préservé du tourisme qui conserve une tradition de la broderie assez bluffante. Une étudiante nous propose la visite de son école de broderie, elle nous explique les techniques au fil de soie et même si visuellement ce n'est pas notre tasse de thé, nous trouvons cela impressionnant. Nos extensions de visa en poche nous continuons plus au Nord malgré le froid. Nous n'avions pas prévu d'aller jusque là mais nous ne sommes pas déçu. Nous verrons ici les paysages les plus remarquables depuis le début du voyage. Nous râlions Shangri-la par la vallée du Yangtsé, le troisième plus long fleuve du monde, et comme nous ne sommes pas très loin de la source l'eau est d'un bleu glacier éclatant.

 

 

3.jpg

 

 

Nous campons sur ses berges et à 9h00 du matin, il fait un degré dans la tente qui est toute blanche car recouverte de givre. C'est dans cette vallée que nous passons les portes du Tibet historique. D'un coup d'un seul nous traversons un pont et les maisons changent radicalement d'aspect. Elles deviennent plus massives, un bloc blanc et carré, qui aborde plein de finesse dans les sculptures et les couleurs des menuiseries. La forme du trapèze se retrouve dans les ouvertures et la base des maisons. Les toitures sont plus plates et souvent faites de planches en bois maintenues par des cailloux.

De nombreux monastères et stupas font leur apparition dans les paysages ras et bruns des flans de la vallée. Avec ces guirlandes tibétaines qui apportent de la couleur, symbolisant les éléments. Nous n'aurons vécu qu'une brève immersion dans l'univers tibétain mais elle nous aura captivée.Cette vallée nous aura évitée pas mal de col pendant une semaine mais ils seront finalement condensés en un seul lorsque nous la quitterons. Nous frôlons les 4000m et pour la première fois nous devons nous ré-habiller dans une montée, plus nous approchons du sommet plus les températures chutent. Nous n'en voyons pas le bout et craignons sérieusement de devoir planter la tente sur les abords enneigés de cette route glaciale. Un vent de face nous fouettait le visage de petits flocons de neige aiguisés qui nous gelaient les entrailles. Nous atteignons tout de même le sommet, après avoir grimpé quasi 2000m de dénivelé. Il est 18h00, le soleil se cache bientôt derrière les montagnes mais il nous restent plus qu'à descendre jusqu'à Shangri-la. Nous finissons de congeler entièrement, mais tombons en extase devant le paysage qui défile devant nos yeux. Shangri-la est sur un haut plateau où des grandes plaines à l'herbe jaunis accueillent des maisons traditionnelles, des yacks et des vautours.

 

 

1.jpg

 

 

La ville en elle même est assez laide d'autant plus qu'une grande partie de son vieux centre est parti en fumé lors d'un incendie en janvier 2014, mais ses alentours sont magnifiques. Mais quoiqu'il en soit cette ville restera marquée dans nos mémoires car c'est dans l'une de ces rues qu'a son grand malheur Yorgos égard la pochette contenant nos passeports et notre carte de crédit ainsi que notre liquide. Au début tu n'y crois pas trop mais tu te rends vite compte de la galère dans laquelle cela nous mettra. Après avec fouillé de fond en comble les poubelles de la rue et demandé à tous les commerçants nous nous rendons au commissariat pour faire une déclaration de perte des passeports. Les policiers plutôt sympa nous conduisent au PSB (Police Sécurity Bureau) pour les démarches administratives et nous remettent un certificat qui sera sensé nous permettre de loger dans les hôtels chinois ou encore prendre des transports. Heureusement nous avons une deuxième carte bancaire en réserve… nous ne sommes donc pas totalement dans la panade!

Nous avions pour programme de continuer notre route en direction de Chengdu, nous pourrons là bas refaire un passeport au consulat français, donc finalement nos plans ne changent pas vraiment. Faire la route par le Nord s'avère un trajet trop difficile en raison des températures en ce début du mois de mars, l'idée sera de redescendre plus au Sud Est. Une liaison en bus est possible jusqu'à Kumning, et c'est la veille du nouvel an chinois que nous arrivons dans cette immense ville, capital du Yunnan. Le bus couchette présageait un trajet nocturne, mais l'efficacité des autoroutes chinoises nous fait rallier la ville un peu trop tôt à notre goût soit à une heure du matin. Nous remontons donc nos bécanes sur le parking de la gare routière et partons à la conquête des hôtels chinois. Le premier nous énonce une somme rondelette qui nous motive malgré l'horaire plus que tardif à aller voir ailleurs, mais nous serons gentiment remerciés à d'autres hôtels lorsqu'ils comprennent que nous ne sommes pas chinois. Nous rallions le centre ville en imaginant que les hôtels seront plus compréhensifs sur notre condition d'étranger mais rien n'y fait… au bout d'une vingtaine de demande, nous devons nous rendre à l'évidence personne ne veut de nous! Est ce dû à l'horaire, à nos papiers de la police de Shangri-la faisant office de passeport, ou nos têtes de blanc bec… nous ne trouvons pas la raison de ces refus qui nous feront finalement passer le reste de la nuit dans le KFC du centre ville. Nous attendons patiemment le lever du soleil et trouverons finalement refuge dans une auberge de jeunesse qui nous acceptera sans condition à la présentation de nos feuilles de papiers. L'endroit est vraiment sympa et les proprios organiseront même une fête de nouvel an regroupant tous les occupants de l'hôtel autour d'une fondue chinoise bien arrosée. On découvre ainsi comment est fêté le nouvel an chinois, les traditionnels raviolis à manger au petit matin assurant bonheur et prospérité, les "gambé" qui se succèdent au vin chinois et à la bière Tsingtao, le tout sous une salve de pétard qui n'en finit pas de nous faire sursauter. Nous rencontrons un hollandais qui vivant depuis trois ans en Chine nous éclaire sur quelques moeurs chinois. Nous apprécions tous ces échanges et d'avoir pu partager un moment si particulier avec des chinois en vacances.


Mais il nous reste un bon paquet de route jusqu'à Chengdu, et ne pouvant pas prendre le train depuis Kunming car l'affluence y est démentielle et les réservations closes pour de nombreux jours à venir nous reprenons la route avec pour objectif de monter dans un bus dans une ville plus petite et moins saturée. Il s'avérera que nous feront toute la route à vélo, car nous n'arriverons pas à trouver des transports disponibles dans les différentes villes qui ponctuent notre route.

 

 

2.jpg




Nous quittons Kunming par le Nord Est, les grands axes pour sortir de la ville nous font prendre malgré nous une autoroute. Elle nous fait gagner des kilomètres mais met Virginie dans un état de tension qui s'ajoutant à la nuit blanche et à la perte des passeports devient difficile à gérer. Lorsque nous retrouvons une route au dimension et trafic correct c'est la qualité du sol qui jouera encore avec nos nerfs. Voici une bonne centaine de kilomètres que la route se dégrade et comble du comble se transforme en route pavée, mais attention pas une route pavée d'un joli centre ville, une route pavée moyenâgeuse complètement défoncée… Nous questionnons les autochtones qui nous confirment que ce n'est pas le chemin de Compostelle mais bien une route dont l'état ne risque pas de s'améliorer sur les cent kilomètres à venir. Ayant passé une heure pour faire cinq kilomètres, nous atteignons le haut d'un vallon où nous camperons et déciderons de rebrousser chemin le lendemain matin pour changer d'itinéraire.     
 
Le trajet sera plus long par cette vallée mais au diable les passeports et les délais administratifs qui nous attendent nous profitons de la fin du Yunnan pour entrer ensuite dans le Sichuan. On retrouve des cultures en plateaux assez impressionnantes sur les abords des montagnes, la rivière au fond de la vallée est plutôt basse et ce sentiment de sécheresse s'accentue lorsque nous remontons vers le Nord. Les montagnes s'érodent en de longues mains ridées qui forment des amas sableux à leurs bases, la végétation est plus clairsemée, et quelques cactus sont plantés pour maintenir le sable.

 

 

1.jpg

 

 

L'ambiance sur la route est grandement influencée par les vacances de la nouvelle année, le phénomène de migration qui l'accompagne rend les villages jusqu'alors plein de vie, totalement fantomatiques. Nous avançons au rythme des explosions des guirlandes de pétards qui résonnent de toute part et laissent derrière elles des monticules de papier rouge qui bordent les maisons. Tous les devantures sont fermées et les rues vidées mais l'on trouve tout de même de quoi se nourrir et faire des provisions pour le bivouac. Nos soirées dans la nature sont également accompagnées d'une farandole de son et lumière. Les températures étant particulièrement douces pour la saison dans cette vallée nous retrouvons le frisson des douches à la fraiche soit dans les ruisseaux soit à la bouteille. 

 

 

4.jpg


 


Nous continuons notre petit bonhomme de chemin dans cette Chine où nous nous sommes plutôt bien acclimatés. Comme toute bonne chose à une fin, il nous faut sortir de cette vallée et donc grimper ses abords pour arriver à Xichang. En fin de journée il nous reste une trentaine de bornes pour rallier la ville et nous sommes au bout de nos forces, l'état de la route nous aura bien ralenti compte tenu des importants travaux sur ses derniers kilomètres. La pente est douce, le paysage est agréable mais l'attention se porte malgré nous sur les camions, la poussière et les trous immenses qui jonchent la chaussée. C'est à bout de patience devant cet horizon qui ne cesse de grimper qu'une bande de jeunes chinois nous tombe dessus pour prendre une photo avec eux. Finalement devant l'impossibilité évidente de trouver un coin pour le bivouac, ils nous arrangent un rapatriement jusqu'à la ville de Xichang. Nous offrons un taxi pour nos vélos et montons avec eux pour la suite du trajet. Nous nous rendons compte que cette descente était impraticable à vélo. Les voitures roulent au pas tant la route est mal en point, les nuages de poussière sont si épais que l'on ne voit pas à deux mètres. Nous sommes donc bien content de cette rencontre qui nous aura évitée bien des embuches et passons la soirée en leur compagnie. Ils nous offrent un bon restaurant, et nous rejoignent dans notre chambre d'hôtel pour la fin de soirée. Nous commençons à être habitué mais sommes tout de même surpris de les voir s'étaler dans la chambre, mettre des graines de tournesol partout, de les cracher par terre et d'écraser leur mégot sur le sol.

 

 

1.jpg



Cette ville à l'air bien belle et bien touristique mais nous visiterons plutôt la gare routière et ferroviaire pour admirer ces bus et trains complets depuis des semaines et continuerons notre balade au commissariat pour que les policiers nous trouvent un hôtel qui daigne nous accepter.
Qu'à cela ne tienne Chengdu est dans une immense plaine et nous descendons sur 60 kilomètres pour arriver dans des gorges belles mais glaciales.

 

 

3.jpg

 

 

La petite ville de Minyang s'y trouve enclavée au fond des gorges comme enserrée par l'étau des montagnes. Un dernier col est à franchir avant la véritable plaine de Chengdu et nous réussirons cette fois-ci à trouver un bus qui nous avancera d'une centaine de kilomètres, jusqu'à Yaan, de l'autre côté de la montagne. Il n'y aurait pas grand chose à dire sur cette route qui nous sépare de Chengdu, les paysages sont plutôt agricoles et industriels, mais nous sommes bien content d'arriver dans cette immense métropole en ce début du mois de mars. Nous irons frapper à la porte du consulat français qui s'étonne que nous n'ayons pas pris rendrez vous, mais ne relève pas le fait que nous ayons essayé de les appeler de nombreuses fois en vain. Quelques photos d'identité plus tard nous voici en possession de nos nouveaux passeports provisoires: des passeports d'urgence valables un an. Il nous manque encore un nouveau visa chinois et nous avons gagner le droit de nous rendre au PSB et de leur laisser une bonne liasse de documents et de billets!
Le PSB en lui même n'a pas grand intérêt si ce n'est les rencontre avec les autres voyageurs en attente d'un visa chinois et c'est ainsi que nous rencontrons Mélanie et Manu, français en vadrouille (il y en à tant) avec qui nous passons des bons moments. Nous nous offrons des parties de billards, ping-pong et baby foot endiablées à la guest house (Hello Chengdu) où nous logeons pour la semaine, profitons de la salle vidéo pour regarder des films, et buvons quelques mousses au bar de l'hôtel.

 

 

4.jpg

 

 

Bref nos passeports en règles, nous prenons du bon temps dans cette super auberge de jeunesse où flâner est si aisé. Il ne nous reste plus qu'à trouver des cartons pour nos vélos… mais pourquoi faire nous direz vous? Et bien pour mettre nos vélos dans l'avion, pardi… mais pour quelle destination, rétorquerez vous plein de perplexité ?!

 

 

Chine.jpg

 


Certain d'entre vous connaissent déjà la réponse, pour les autres vous le saurez au prochain épisode…
En attendant plein de bisous, des photos  ici pour patienter, et à très bientôt!!!


20/03/2015
8 Poster un commentaire