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Iran

Salam!

 

Alors pour vous on va tenter de dévoiler l'Iran.
Pour nous ça commence direct à Tabriz. Dès le premier jour on vivra et comprendra ce qui sera notre quotidien dans se pays. Nous sommes acceuilli chez Eshan, un cycle iranien que nous avions rencontré sur la route en Turquie (cf: 3 épisodes précédent pour ceux qui ont suivi).
Leur hospitalité nous surprendra un peu plus à chaque instant. Rana, la maman d'Eshan est au petit soin avec nous, comme tout le monde d'ailleurs ici. Dans ce pays les voyageurs sont considérés comme des passagers de dieu et nous nous sentons vraiment comme tel. Les gens s'occupe de nous sur tout les niveaux, en long en large et en travers. Eshan est très pris par son travail, mais qu'à cela ne tienne, ce sera ses amis Babak et Elham qui prendront soin de nous.

 

 

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Il s se chargeront de nous faire visiter les plus beaux site, les meilleurs musées et déguster les meilleurs plats. Il est bien sur impossible pour nous de débourser le moindre rial. Leur gentillesse est sincère et chaleureuse. Les iraniens sont très curieux de notre culture et savent également partager la leur. Leur ouverture d'esprit nous épate. ils aiment leur pays et leur culture mais pas les règles qui les régissent, on pourrait même dire qui les oppriment. La censure internet, par exemple est radicale (facebook, youtube et même notre site) mais tout le monde la contourne, en fait la quasi totalité des ordinateurs et téléphones sont équipés d'anti-filtre. Par contre la censure qui concerne la liberté d'expression, que se soit dans l'art, les médias ou les codes vestimentaires est très difficile à vivre. Nous rencontrons par exemple dans la famille d'Eshan son beau frère qui est journaliste, c'est avec frustration qu'il se contente des pages sportives faute de pouvoir dire ce qu'il pense dans les autres catégories. Sa cousine qui rêve d'aller en Turquie pour vivre sans voile, sa soeur qui aimerait aller au travail en vélo. Même sa mère qui d'un mouvement circulaire de la main autour de la tête veut nous parler des mollahs, les enturbanés comme on les appellent, de la même main elle repousse cette image et nous montre son désaccord. Même si se n'est pas le cas de tous les iraniens, une grande partie de ceux que nous avons rencontré exprimait le même avis, d'autre ne se prononçait pas sur le sujet et seulement une famille sur les dizaines avec qui nous avons eu l'occasion de parler défendait fermement leur gouvernement, et refusait même par exemple d'utiliser d'anti-filtre internet.
Mais que l'on soit d'accord ou pas, leur pouvoir et leur influence est omniprésente dans ce pays. ils sont plus de 5 millions et ont des yeux partout, du haut de leur minarets ils voient tout. De la même façon dont son lié leader politique et religieux les mollahs sont en lien direct avec la police. Nous avons eu la claire impression que l'obéissance du peuple aux lois passait beaucoup plus par la peur que par le respect. Même si les touristes sont ici comme des coqs en pâte, nous nous sommes vite rendu compte que pour les iraniens il en était tout autre. Un manquement aux règles, ou le fait d'émettre des doutes sur sa religion entrainent de sérieux problèmes qui peuvent aller cas échéant jusqu'à la pendaison haut et court sur la place publique.
Mais bref notre statut de touriste nous facilite bien la tache. Nous évitons Téhéran et après Tabriz enchaînerons directement sur la ville de Qom. C'est à partir de cette ville que nous commençons à pédaler en Iran.

 

 

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Contrairement à ce qu'on avait pu lire, la circulation sur les routes iraniennes se fait plutôt bien, des grands axes routiers font la liaison entre les grandes villes. Notre seul ennemi sur ces routes sera la chaleur, nous débutons tôt le matin et stoppons aux alentours de 12h00 lorsque la température dépasse les 40°, sans oublier qu'il n' y a pas un seul arbre pour s'abriter entre les villes. Nos habitudes de routes n'étant plus valable dans ce pays, nous changeons notre rythme. Pas question de reprendre la route l'après midi, c'est donc dans la matinée que nous devons avaler les nombreux km, soit environ 70km sans pause. Heureusement pour nous les ladas qui monopolisaient la route en Ex union soviétique se transforment en pickup bleu et lorsque les distances sont trop importante pour une matinée de pédalage nous faisons appel à leur générosité pour regagner la ville la plus proche.
En route pour Kashan notre première étape, c'est arasé par la chaleur qu'un aubergiste nous invitera à manger et c'est une fois repu que le neveu du serveur s'occupera de nous. Il nous présentera à sa famille, et à celle de sa petite amie qui habite justement là bas. Ni une ni deux, nous enfournons les vélos dans l'R21 de notre nouvel ami Babak, et c'est 20km plus tard, dans l'appartement de la belle mère que nous installerons nos couchages et mangerons des sandwichs falafel ( boulette de légumes). Le lendemain après un copieux petit déjeuné nous nous dirigeons en direction du Fin garden (classé à l'Unesco)

 

 

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, et lorsque l'on s'arrêtera pour faire quelques courses un anesthésiste, dont nous avons omis le prénom, nous proposera son aide. Soit nous prenons son numéro et partons à l'attaque du jardin. Un havre de paix et de fraicheur où nous déambulons une bonne partie de l'après midi. Les paysagistes de l'époque n'avaient rien à envier à ceux d'aujourd'hui, un habile système de canaux hydrate et rafraîchit l'ensemble du jardin. Nous commençons à découvrir la finesse du style graphique des perses, tant dans l'ensemble que dans les détails. Nous nous offrons une petite sieste et partageons une chicha avec nos voisins de carpette dans le pique nique parc adjacent et retrouvons notre anesthésiste au alentour de 20h00 pour qu'il nous guide jusqu'à chez lui. Son intérieur combine un étrange mélange entre le style iranien (carpette) et les fauteuils, canapés style louis XIV recouvert de dorures et de fioritures, la cuisine quant à elle se veut moderne dans des tons argentés! Malgré ce mauvais gout, il nous aidera à mettre en place notre mini lexique anglais-farci qui nous aidera bien par la suite.
La suite se passe à Nathanz, où nous arrivons à bord d'un gros pickup bleu, dont le propriétaire se prendra de pitié pour nous en zone militaire. Nous gagnons illico presto le pique nique parc réputé pour son cour d'eau canalisé en cascade et aux arbres imposants leur fraîcheur.
Nous sommes sollicité par toutes les familles voisines, nous buvons quelques thés et dormons un instant, on nous réveillera pour nous indiquer qu'un plat de spaghetti bolonaise à été déposé à notre intention au dessus de nos têtes. Un peu plus tard, en fin d'après midi, un groupe de jeune viendra vers nous et nous proposera de partager leur chicha, il nous expliquerons un peu plus tard que nous européen, avons bar, boite de nuit et autre distraction mais que eux n'ont que ça, la chicha. Ils nous emmènent visiter une très vielle mosquée avec son platane centenaire, nous offre jus de fruits, glace au chocolat et même un super barbecue.  Nous parlons de tout et de rien mais surtout de religion, Yorgos essaye de leur expliqué la théorie de Nietzche, comme quoi "dieu est mort", les yeux s'écarquilles et l'incompréhension s'installe, nous comprenons que ce n'est pas la peine d'insister. En fin de soirée nous voyons des dizaines de tentes se déployer, nous sortons donc la notre qui n'avait pas vu le jour depuis bien longtemps et dormons sereinement au milieu de toutes ces familles iraniennes.
70km plus un bon trajet en camion et nous voici à Esfahan. Nous nous installons pour 3 nuits dans une auberge de jeunesse repère de nombreux backpackers avec qui nous échangeons des informations.

 

 

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C'est dans cette ville que nous verrons les plus belles mosquées et les plus beaux musées.  Musée d'art graphique au palais orné de fresque historique et au hall se dressant sur de hautes colonnes en bois, la place Imam Square l'une des plus grande au monde, où s'accrochent deux mosquées magnifiques et un palais. Jamet mosquée, un immense complexe aux structures et ornementations magnifiques. La fameuse rivière asséchée qu'il faut franchir grâce aux nombreux pont de pierre pour accéder au quartier de Jolfa où cohabitent arménien orthodoxe et musulman. C'est ici que nous essayerons d'étendre le visa de Yorgos (qui par erreur administrative c'était vu accorder seulement 21 jours contre 30 pour Virginie!), en vain… Cela se fera à Yarz, la prochaine étape. Sur le chemin nous nous arrêtons à Naein, petite ville charmante où l'on apprendra comment fonctionnent les Badgirs, fameuse tour à vent qui rafraichissent les intérieurs ainsi que des réserves d'eaux, et la fabrication longue et minutieuse des carpettes iraniennes. On nous raconte les histoires poétiques des mariages traditionnels iraniens. Une très généreuse famille nous accueillera sur leur carpette du pique nique parc du centre, ils nous nourrirons, nous offrirons mille et un petits sachets plein de nourriture et pour finir même un gros billet qui nous payera une nuit à l'hôtel!

 

 

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Yarz est une ville immense réputée pour être l'une des plus ancienne au monde, Marco Polo écrira de belles choses sur elle. Notre attention se portera sur son centre historique très bien conservé, car il est très agréable de se perdre au milieu des habitations en pisé. L'extension de visa de Yorgos obtenue nous prenons la route du désert en direction de Chiraz. Une halte à Abarkuh où nous battons tous nos précédents records, en effet à peine déposés par notre camionnette bleue nous n'attendons pas plus de trente seconde pour être invité chez une famille qui nous proposera leur rez de chaussé pour la nuit.   
Le lendemain nous attend notre deuxième étape désertique, la monotonie du paysage est accompagné d'un bon faux plat et d'un bon vent de face, il n'en faut pas plus pour les petits nerfs de Virginie… Ralenti pas les arrêts forcés des photographes du dimanche qui veulent absolument notre portrait sans rien connaitre de nous, nous râlions Persepolis cette fois ci dans un bus qui nous déposera proche du site archéologique.
Fatigué nous décidons de visiter le site le lendemain et de planter notre tente dans le parc adjacent, chanceux il s'avère que l'entrée du site sera gratuite car ce jour commémore l'anniversaire de la révolution iranienne. Le site est impressionnant, le style est propre à cette époque avec des courbes et une finesse des sculptures remarquables et il est dommage que les nouvelles générations n'apprendront rien de cette histoire car elle est pré-islamique donc non recevable par l'éducation nationale d'une république islamique.

 

 

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Pourtant la religion qui précédait l'islam en perse est des plus intéressante: le Zoroastrisme. Née il y a plus de 3400 ans, c'est la première religion monothéiste, qui influença par la suite toutes celles que nous connaissons aujourd'hui, et qui donnerait presque envie de se convertir. Pas de bien ni de mal, ni de paradis ni d'enfer, c'est une philosophie très optimiste qui favorise l'intellect à la foi.
Mais passons, nous arrivons à Chiraz, ville au trafic intense (nous gardons le mot infernal pour Jakarta).
Cette ville nous inspire moins que les précédentes, peut être avons nous vu suffisamment de mosquées, mais nous y faisons des rencontres intéressantes. Nous retrouvons Véronique et Michel, un couple de français que nous avions croisé auparavant à Esfahan et Yarz. Nous prenons cette fois ci le temps de discuter avec eux, ils sont adorables et intéressant s et nous apprenne beaucoup de choses et pour compléter ces informations nous offrent quelques merveilleux livres que nous dévorons dans les nombreux transports qu'il nous faudra prendre pour arriver à Dubaï. S'en suit donc un bus de nuit pour Bandar Abbas. Arrivé sur la côte il ne nous faudra pas deux minute pour commencer à nagé, non pas dans le golf persique mais bien dans nos habits tellement la chaleur et l'humidité sont pesantes.   
Nous nous réfugions dans le hall d'attente pour le ferry, nous qui détestons la climatisation jusqu'alors elle devient une bénédiction, et c'est sans scrupule que nous y attendons de 9h00 jusqu'à 21h00 l'embarquement. Bercés par les films de Bruce Lee diffusés dans le ferry, nous disons au revoir à la perse et saluons les Emiras Arabes unis!
Notre voyage en Iran aura été fabuleux du début à la fin, accompagné de prise de conscience tant politique que spirituelle, et malgré toute les difficultés et les complications qui subsistent au sein du pays, nous avons vraiment apprécié se peuple qui nous aura laissé que des bons souvenirs.

 

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Comme à chaque fois, plein, mais alors plein de bisous à vous tous. Et comme à chaque fois, si vous voulez voir ce qu'on a vu, c'est LA ça se passe.

 

 









10/09/2014
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